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Delphinéa dans le vent des CaraÎbes

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A la voile : Gironde, Cap Vert, Guadeloupe, Cuba

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Voyages

 




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Delphinéa dans le vent des CaraÎbes

Le bateau

 

Le bateau

Un sloop quillard en strip-planking de 13 mètres, cockpit central, 2 cabines, 4 couchages, un grand carré. Voiles en hydranet 380. Réservoir d'eau de 600 litres, réservoir de gaz oil de 250 litres + 100 en bidons.

Equipement complet :

- GPS fixe + GPS portable

- Sondeur, loch, anémomètre et girouette

- Pilote auto sur secteur de barre

- VHF fixe + VHF portable

- BLU pour réception des cartes météo isobariques

- Radar

- Eolienne 400 W + panneau solaire 135 W

- Gestionnaire de batteries

- 6 batteries de 100 Ah réparties en 1 + 5 en étoile

- Répartiteur de charge monté sur l'alternateur

- Frein de bôme

- Combinaisons de survie

- Harnais + gilets auto gonflables

- Frigo, chauffe-eau

- Cuve à eaux noires

- Chauffage connecté sur circuit de gaz oil

- Gazinière deux feux + four

- Moteur 50 CV

- Guindeau électrique 1000 W avec 50 mètres de chaîne +  plus de 50 mètres de textile

- PC pour livre de bord et navigation

 

Préparatifs

lavatère pavots d'Islande une abeille butinant la lavande lys

lavatère
lavatère 

Préparatifs

 

 

 

 

Nous avons fait un long voyage en Islande en 2008. Nous étions des marins d’opérette. Ce voyage nous a appris beaucoup. Maintenant nous nous considérons comme des marins d’opéra.

 

 

 

 

Alors nous partons voir le nouveau monde, voir les Caraïbes et en particulier Cuba. Depuis mars de cette année nous bossons sur le bateau pour le préparer : ajouter quelques équipements comme un frein de bôme, une girouette et un anémomètre en tête de mât, changer les hublots qui fuient, ajouter une cuve à eaux noires, refaire les peintures et les vernis, j’en passe, mais pas forcément des meilleures.

 

 

 

 

Mais tout cela c’est le train train normal quand on a un bateau, Michel aurait dit « il faut bien entretenir sa danseuse ».

 

 

 

 

La route prévue est bien simple sur le papier et dans la tête, mais comment sera la réalité ? Donc nous prévoyons partir de l’estuaire de la Gironde, de Port la Rive le chantier de Claude Laveau qui nous a bien aidé d’ailleurs, puis cap direct sur Porto. Ma Didith n’a jamais vu Porto, mais en a bu bien souvent, puis Madère et les Canaries, Cap Vert, Dominique, Guadeloupe où nous espérons arriver à temps pour les festivités de fin d’année avec des amis que nous avons là-bas. Ensuite cap sur Cuba avec quelques escales.

 

 

 

 

Pour le départ, nous serons Didith et moi, peut-être Ian, un ami écossais avec qui nous nous sommes liés à Stornoway au cours de notre voyage précédent, si toutefois il est prêt à temps. Ce serait bien, lui c’est un marin, un vrai. Michel qui nous avait accompagnés en Islande, à bord de sa petite Bonnie, nous rejoindra soit aux Canaries, soit au Cap Vert, et nous quittera après que nous ayons reçu sa petite Christiane à Cuba. Nous ferons ensemble un petit moment sur place, tous les quatre. Jean-François, c’est un peu mon frère. C’est lui qui m’a donné le virus de la voile, il nous rejoindra au Cap Vert et nous quittera probablement en Guadeloupe. Michel et Christiane seront remplacés par Gilles et Nady avec qui nous visiterons aussi Cuba.

 

 

 

 

Oui Cuba. C’est notre but. Mais pas simple du tout pour avoir les visas qu’il nous faut. Tout est prévu et organisé à l’ambassade de Cuba à Paris pour les voyages en avion. N° de vol, date précise d’arrivée, date précise de retour. Mais en voilier on fait comment ? On ne sait ni quand on part, ni quand on arrive, ni quand on repart, ni où on va après !!! Gros pb pour les fonctionnaires. C’est Didith qui s’est occupé de cela. Elle a obtenu un visa valable six mois à partir du 19 août, date à laquelle ils ont fait le document, et valable 6 mois, c'est-à-dire jusqu’au 19 février. Si nous prenons du retard (quelqu’un saurait-il dire pourquoi ?) il ne sera plus valable. De plus nous comptons quitter le pays fin mars.  Enfin après intervention de Didith auprès de la consul Anna-Maria ce serait arrangé. Michel a été mandaté pour régler le pb sur place à Paris.

 

 

 

 

Nous avons eu la chance de rencontrer notre ami Pierre qui a longtemps vécu sur place. Il nous a donné plein d’adresses et d’info que nous pourrons utiliser. C’est une aide bien précieuse.

 

 

 

 

Enfin maintenant nous sommes dans la case « départ imminent ». Nous prévoyons mettre le bateau à l’eau dans 10 jours, il nous faut un coefficient de marée supérieur à 90.  Une fois à l’eau, comme d’habitude, nous attendrons la fenêtre météo qui va bien pour nous faire traverser le golfe de Gascogne. Il nous faudrait un vent de secteur Nord à Sud-Est, le haut d’une dépression centrée sur l’Espagne ou bien un anticyclone centré sur l’Angleterre. Si on avait les deux, ce serait peut-être bien un peu trop fort !!!

 

 

 

 

Aujourd’hui nous en sommes à préparer le blog pour nous permettre de donner des nouvelles à ceux qui en veulent. Nous avons aussi commencé à préparer la liste de ce que nous aurons oublié.

 

 

 

 

Pendant ce temps les hirondelles virevoltent et tournoient dans le ciel. Elles commencent à se rassembler pour le grand départ. Elles aussi ont une longue route à faire. L’une d’entre elles est venue se poser sur le « Velux » juste au dessus de mon bureau. Sa petite tête se tournait de droite et de gauche pour essayer d’apercevoir ce qu’il pouvait bien y avoir à l’intérieur. Elle semblait m’interroger sur la route, vouloir connaître la météo. Mais c’est vrai ça, nous ferons la même route. Peut-être nous verrons-nous, elles seront toujours bien accueillies à bord de Delphinéa pour ce reposer un petit moment. Je leur souhaite une bonne traversée, j’espère que leur voyage sera sans incident. Trop souvent, elles n’arrivent pas au bout à cause des intempéries, des tempêtes d’altitude qu’elles n’ont pas su prévoir.

 

 

 

 

Nos yeux se tournent une fois vers la mer, vers le large et se perdent dans l’immensité de l’océan au milieu du flot de vagues sans fin, et une fois vers la terre, vers les fleurs que nous allons laisser, que nous ne pourrons pas choyer, vers les bêtes que nous abandonnons lâchement en les confiant à notre entourage. Un petit peu de nostalgie, certes, mais nous partons. L’appel du large, la découverte de pays que nous ne connaissons pas, sont quand même bien plus forts. L’Aventure est devant nous, c’est pour demain. Nous avons bien conscience que nous entreprenons un voyage plus long et plus complexe que tous ceux que nous avons faits jusqu’à présent.

 

 

 

le départ

c'est vraiment la mise à l'eau dernier coup de pinceau première place de port la mer une rue à Porto

c'est vraiment la mise à l'eau
c'est vraiment la mise à l'eau 

Mise à l’eau

 

 

Nous sommes mardi 8 septembre. Le coefficient de marée est de 89 à 7h40. Nous mettons à l’eau, comme prévu. Nous avons passé l’antifouling vert, bien caractéristique de Delphinéa, dimanche. Il est bien sec, tout va bien. Tiens oui, dimanche le petit Gérard est venu nous dire un au revoir, nous apporter sa dernière aide sur nos puissantes machines informatiques. Même que pendant un instant, sur la machine de Didith nous avions pu voir notre bateau en utilisant le GPS portable. Mais après avoir essayé de configurer ma machine à moi, plus moyen, ni sur une machine ni sur l’autre. Tant pis on s’en passera. Curieux quand même les réactions incohérentes de Windows !!

 

 

Nous entendons le tracteur de Claude qui vient pour sortir le bateau du chantier. Une fois sur sa remorque, dernières retouches d’antifouling à l’endroit des patins, dernière couche rapide, au niveau de la ligne de flottaison, pour vider le pot de peinture, il faut se grouiller, car le niveau d’eau commence à baisser. Puis Claude emmène Delphinéa sur sa remorque, vers la calle de mouillage. Les roues sont dans l’eau, celles de la remorque bande d’andouilles, l’eau commence à lécher la coque de Delphinéa,  flute de crotte de zut j’ai oublié de préparer les amarres, les pare-battage. Vite Didith m’aide bien sûr en me traitant de marin d’opérette. Enfin moteur en marche, celui de Delphinéa bande nouilles celui du tracteur est en marche depuis belle lurette, Claude abaisse ses patins et Delphinéa est libre et sous contrôle insensé de son capitaine. Première navigation, aller au port à flot, trouver la place que m’a réservée Claude. Grande navigation d’environ 300 mètres sous un soleil de plomb et un ciel sans tache.

 

 

Première manœuvre pour prendre la place de port, aucun vent, facile, c’est exactement ce qu’il nous fallait pour une première fois. Pendant tout ce temps là Patrick, arrivé hier avec Dany à bord de son camping, mitraille les préparatifs avec son superbe appareil photo de course tout neuf. Les photos jointes son prises par lui bien sûr. La définition sur ne blog n’est pas très bonne car nous les réduisons énormément pour pouvoir les transmettre. Bien évidemment nous gardons les originaux.

 

 

Maintenant Delphinéa est au port, sur l’eau, on dirait vraiment un bateau, elle vit. Nous prévoyons larguer les amarres samedi, je pense que la météo nous est favorable. Un anticyclone s’installe sur l’Irlande et va nous fournir un vent d’Est à Nord-Est de dix à quinze nœuds, pendant, nous supposons, quatre à cinq jours.

 

 

 

Avitaillement

 

 

C’est Carrefour qui a obtenu le marché. Pas mal comme marché. Quelques exemples, 40 kg de riz, 40 kg de pâtes, 40 boîtes de haricots verts …. Le mec a fait préparer tout cela sur des palettes, trois qu’il en a fallu. Mais nous n’avions qu’une remorque et trois palettes veut dire trois voyages. Pas question !! Nous défaisons les palettes et chargeons tout dans la remorque.  Seul pb c’est que le mec nous a préparé des produits Carrefour discount, alors que nous voulions des produits Carrefour, un peu plus cher, mais nettement meilleurs, il a dû tout reprendre, mais cela nous a coûté un aller-retour supplémentaire à Saintes. Je me suis amusé à calculer, cela représente à peu près 400 kg de bouf au total.

 

 

Jeudi après-midi Jeannette et Christian sont arrivés avec le vin. Environ 500 kg de plus. Adorables ces deux là. C’est grâce à eux que nous pouvons partir en toute quiétude. Toujours prêts à aider, à rendre service. Jamais nous ne pourrons leur rendre tout ce qu’ils nous ont donné. Une soirée ensemble autour d’une table bien garnie, évidemment, ce sont encore eux qui ont amené ce qu’il fallait : une petite cane.

 

 

Vendredi c’est au tour de Nady et Gilles. Ils feront l’aller-retour dans la journée.  Jeannette et Christian repartent. Ils ramènent ma puissante berline. Les yeux n’ont pas coulés, mais c’était du juste. Puis c’est au tour de Nady et Gilles, eux nous les retrouverons à Cuba, enfin si tout va bien.

 

 

 

Départ vers Porto

 

 

Samedi, c’est le moment du départ. Je suis un peu crispé, car nous avons un vent de travers qui nous poussera sur le bateau d’à côté. Un gros coup de chance, juste au moment où l’écluse s’ouvre, le vent s’arrête. La manœuvre devient simple, Edith largue son amarre avant, moi l’arrière, Edith veille à éviter tout accrochage avec le bateau voisin. Enfin libre de toute amarre, nous nous engageons dans l’écluse, puis dans l’étier. Claude m’avait prévenu, il faut rester bien au milieu, le coef de marée est très faible, 53, le risque n’est pas négligeable. Nous avons doublé la bouée rouge d’entrée de l’étier, nous sommes dans la Gironde, une vingtaine de nœuds de vent de Nord, pour nous c’est du près. Sept à huit nœuds, une pointe à neuf avec deux ris dans la grand voile. Trois hirondelles sont venues nous dire au revoir en volant au ras de l’eau. Oui, oui nous nous reverrons, un peu plus au Sud.

 

 

Sortie de la Gironde, nous cherchons les balises, pas simple la Gironde, enfin pour nous. Dernière manœuvre, nous sommes maintenant sortis, le golfe de Gascogne s’ouvre devant nous, à 350 miles nous tournerons le cap Finistère. Nous sommes au portant maintenant, la vitesse a bien sûr chuté, 5 nœuds, mais c’est bien plus confortable. Edith a installé la ligne de pêche, il faudra bien qu’on mange ce soir. Le soleil est bien présent, nous nous éloignons de la côte, dans un instant nous ne la verrons plus. C’est chose faite.

 

 

Oui, ce soir nous avons bien mangé, mais c’était des pâtes à la carbonara, et je ne me souviens pas franchement de les avoir pécher. Et pourtant, lorsque nous avons remonté la ligne, le leurre que nous traînions depuis quelques dizaines de miles, nous avait faussé compagnie. Etait-ce un gros poisson ? un sac plastique ? une longue usure ? Jamais nous ne le saurons. Dans notre for intérieur, nous pensons bien sûr qu’il ne peut s’agir que d’un poisson. Eh ben voyons !!  Didith prend le premier quart, trois heures. La nuit est sans histoire, personne n’a jamais osé se montrer, pas un cargo, pas un voilier.

 

 

Le jour se lève, le vent forcit, manœuvre pour affaler la grand voile, pas très facile car la mer devient un peu grosse. Edith à la barre pour tenter de maintenir le bateau de telle sorte que la grand voile faseye. Ouf, affalée. Dorénavant nous naviguons sous génois seul, la mer ayant considérablement grossi, le bateau est plus souple. Quelques instants après, nous devons même réduire ce génois. La mer est franchement très forte. C’est d’ailleurs ce qui était annoncé. Inconfortable, pas dangereux du tout, mais franchement inconfortable. Par moment, une vague bien plus grosse que les autres embarque le bateau pour le mettre en travers du vent, mais Pilou s’en sort bien avec la barre. Sur ces entre-faits Eolie tombe en rideau. Seul le panneau solaire nous donne de l’énergie. La nuit c’est un peu juste, mais la journée, nous arrivons à récupérer une bonne vingtaine d’ampères.

 

 

L’heure suivante ressemble à l’heure précédente, nous sommes seuls au monde, personne en vue nulle part. Devant de l’eau rien que de l’eau, derrière du vent qui nous vient de terre et nous pousse, partout sur les côtés des moutons indisciplinés qui se promènent n’importe où, en haut le ciel bleu avec quelques nuages pour l’égayer et dessous encore plein d’eau, heureusement. C’est curieux cette sensation mêlée de solitude et de plénitude, de bonheur et de libération qu’on peut ressentir quand on est au milieu de la mer, loin de tout, sans contact, livrés à nous-mêmes. Plusieurs fois il nous est arrivés, chacun de notre côté, d’entendre des voix, d’entendre la musique de quelqu’un qui parle, sans pour autant réussir à distinguer les mots. Parfois on croit distinguer un mot, un mot seulement. Non, nous ne buvons pas d’alcool, non, nous ne fumons pas non plus et nous piquons encore moins.

 

 

La vie du bord en traversée est très simple. On joue aux cartes, on fait du sudoku, on bouquine, on rève. Didith lit en ce moment la croisière du hashish et moi je lis Jacquou le Croquant. Nous devons juste aller jeter un œil de temps en temps, au moins une fois par demi-heure, pour vérifier si quelqu’autre bateau serait dans les parages.

 

 

Trois jours que nous sommes partis et nous arrivons au cap Finistère à l’extrême Ouest de l’Espagne. Là du monde on en voit, des cargos bien sûr, bien alignés dans leurs rails que nous coupons. Alors il n’est plus trop question de lire ou de jouer aux cartes. Veille attentive obligatoire. Il n’est pas toujours facile de lire la route d’un cargo la nuit. En théorie, c’est très simple, si on voit son feu vert, c’est qu’on est sur son tribord. Mais le vert, on le voit dans un angle d’à peu près 90 degrés. Où nous situons nous dans cet angle ? That’s the question sir. En plus de cela le vert, au milieu de plusieurs lumières blanches, ne se distingue pas très bien. Le rouge, sur l’autre bord, se voit bien mieux.

 

 

Maintenant nous piquons vers le Sud, sur Porto. Nous apercevons maintenant les côtes, nous entrons dans le port de Leixoes un peu au Nord de la ville de Porto. Moins de quatre jours et demi, exactement 102 heures pour faire environ 600 miles, ce qui nous fait une moyenne de six nœuds, pas mal ! Une fois amarré, un quidam passant par là, s’adresse à nous en français, un Portugais ayant vécu en France dans un passé lointain, content de pouvoir reparler notre langue. Nous nous connectons sur la borne électrique du quai et là, oh surprise, notre chargeur de batteries ne fonctionne plus. A la réflexion, ce n’est pas trop surprenant, car il est tombé pendant la traversée, au moment où la mer était un peu forte. Ca commence à faire un peu beaucoup : éolienne HS, chargeur HS. Il est impératif d’en trouver un.

 

 

Porto

la nef de la cathédrale sur les bords du Douro l'ouvrage de Mr Eifel Vue de Porto depuis les caves avec les bateaux transporteurs du vin une église trouvée par hasard

la nef de la cathédrale
la nef de la cathédrale 

Porto

 

 

Après une nuit réparatrice, car nous sommes quand même un petit peu fatigués, nous cherchons à aller vers Porto pour trouver un chargeur de batteries costaud. Nous avons un parc de 500 Ah à charger, nous avons un déficit de 250 Ampères à combler. Nous arrivons, à pieds, sur une petite place, là où est un marché couvert, et nous nous demandons comment fonctionne le système de bus. Il faut dire que nous sommes à dix bons kilomètres du centre de Porto. Nous voyant dans l’embarras, un quidam s’adresse à nous en français pour nous proposer son aide. Bien gentil cet homme. Il nous raconte qu’il a vécu très longtemps en France en travaillant pour Renault. Ses enfants son nés en France et y sont installés. Il vient avec nous pour nous aider à nous dépatouiller avec les cartes de bus. Vraiment gentil cet homme, 75 ans.

 

 

Au centre de Porto, nous trouvons un office de tourisme qui nous dit que nous trouverons un chargeur de batteries au centre commercial « Continente », tout le monde saura traduire, ou bien chez un accessoiriste auto juste à côté. Comme par hasard c’est à Matoshinos d’où l’on vient. Nous décidons alors de profiter de notre journée à Porto et, en rentrant ce soir, nous irons dans l’un de ces magasins. Nous baguenaudons dans les rues, en descendant vers le Douro. Des rues si étroites qu’elles ne doivent jamais voir le soleil, ce serait volontaire que je ne serais pas trop surpris. Par hasard, au coin d’une rue, nous voyons un tout petit resto. En France jamais nous n’aurions osé entrer. En jetant un coup d’oeil à l’intérieur nous apercevons une toute petite salle avec trois tables, toutes occupées, un monsieur en train de faire la cuisine derrière un comptoir et sa femme qui assure le service. La dame nous propose d’entrer et nous conduit à l’étage, une toute petite salle avec quatre tables, propre. Nous nous installons et après un verre de Porto mangeons un calabao. Enfin j’ai cru comprendre que c’était cela, mais je n’ai sûrement pas bien compris car la dame nous apporte des très grosses sardines grillées. Bon quand même. Lorsque nous descendons, à la fin du repas, pour payer la note, nous sommes abordés, français, par un jeune couple avec une petite fille de six mois. Le garçon est d’origine portugaise et vit en France, il prend des vacances avec sa femme Française, à qui il fait découvrir son pays d’origine. Vraiment sympa ces Portugais, il nous raconte un peu son histoire, un peu du Portugal.

 

 

Une fois dehors nous allons vers la cathédrale, il faut monter une ruelle étroite dans laquelle Rose-Marie, une dame de 80 ans assise sur le pas d’une parte, s’adresse à nous en français. Elle nous raconte qu’elle a vécu à Paris, près de la place Blanche. Je n’ai pas osé lui demander son métier, connaissant la triste renommée de ce quartier.

 

 

Visite de la cathédrale. Superbe. Construite à partir du douzième siècle. Puis nous descendons vers le Douro. C’est le fleuve à l’embouchure duquel se trouve Porto. Plusieurs ponts le traversent. Un jour du siècle dernier, un certain Eifel, vous savez le grand Gustave, est passé par là et a lui aussi fait un pont. Il y a vraiment une marque de fabrique. Les vignobles sont situés en amont sur le Douro qui était, jusqu’en 1960, utilisé pour amener le précieux nectar vers les caves. Nous visitons une cave bien sûr : Vasconcellos, Quelqu’un connaît ? Moi pas. Nous apprenons que ce sont les Anglais qui ont « inventé » le Porto. Dans un passé lointain, ils se sont aperçus, par accident, qu’en ajoutant un peu de « cherry » dans les barriques qu’ils transportaient sur leurs bateaux, le vin se conservait bien mieux. Alors, petit à petit, la méthode s’est affinée, pour arriver au Porto que nous connaissons, c'est-à-dire, ajouter de l’alcool, du marc, à 70 degrés, ce qui stoppe la fermentation.

 

 

Nous prenons le chemin du retour, nous passons au centre commercial recommandé par l’office de tourisme, mais nous ne trouvons pas de chargeur assez puissant. Nous récoltons simplement une adresse à laquelle nous irons demain. Pour ce soir, maintenant c’est dodo.

 

porto suite

la ruelle où Didith m'a serré très fort nous ne sommes pas en scandinavie, mais bien au Portugal la belle dans l'herbe le vieux et ses bêtes le chateau du comte

la ruelle où Didith m'a serré très fort
la ruelle où Didith m'a serré très fort 

Nous y sommes allés, mais c’est bien là que nos problèmes ont commencé. Les Portugais sont des gens extrêmement gentils qui aiment à rendre service et être agréables avec l’étranger et, je crois, particulièrement avec les Français. Alors, nous voyant en difficulté pour trouver quelque chose, ils s’adressent spontanément à nous, croient comprendre ou croient savoir, et nous donnent une information fausse ou trop incomplète. Il nous a fallu une journée de marche pour trouver notre chargeur chez Norauto, alors que, lorsque nous étions, la veille, à l’office du tourisme nous en étions à une demi-heure de marche. Enfin le problème est réglé, c’est l’essentiel. Pendant ces pérégrinations, nous tombons par hasard sur une place, à Boavista, au centre de laquelle une magnifique sculpture évoque la rébellion, en 1808, qui libéra l’Espagne et le Portugal du joug Napoléonien. Mais il est revenu deux fois un peu plus tard, et à chaque fois il, pardon je devrais dire nous mais je ne suis pas tout à fait solidaire, donc à chaque fois il s’est fait mettre dehors.

 

 

Pendant cette fastidieuse recherche, en marchant le long du Douro, une voiture jaune s’arrête le long du trottoir d’en face, le conducteur un mec mal rasé, jeune, nous fait des signes que nous ne comprenons pas. Je m’approche et il me fait comprendre qu’il est dangereux de se promener à Porto avec des bijoux apparents, comme le fait Edith. Nous prenons en compte, et nous profitons pour lui demander notre chemin. Cinq minutes plus tard nous le retrouvons arrêté à l’endroit où nous devions aller pour vérifier si nous avions bien compris.

 

 

Parlons un petit peu de la ville de Porto. Evidemment la périphérie c’est comme toutes les grandes villes. Constructions modernes, sans âme ni histoire. Mais la vieille ville, le centre, absolument superbe, on sent une âme, la vie ancienne, l’histoire. Des rues propres, étroites, pavées. Le linge multicolore pend aux fenêtres, les fenêtres sont faites de petits carreaux, les façades de maisons sont recouvertes de faïence, souvent du bleu, des balcons en fer forgé, parfois des fleurs y sont accrochées. Il arrive, que subitement, on voit un motif en faïence bleue sur une façade, la plupart du temps un sujet ayant trait à la mer. Des personnes jeunes ou vieilles sont assises sur le pas de la porte pour discuter. Il est clair que ceci ne respire pas l’opulence. Même qu’Edith me serre très fort quand on passe au milieu de ces gens. Il est vrai que ce n’est pas très engageant d’emprunter ces petites ruelles sombres, elles font environ trois mètres de large. Au rez de chaussée, les fenêtres sont protégées par de vraiment solides grilles en fer forgé. Des boutiques presque surannées, des petites échoppes dont nous autres avons oublié l’existence. Un cordonnier qu’on voit travailler depuis le dehors, un réparateur d’appareils électroménager, beaucoup de petites épiceries où deux personnes remplissent l’estanco. Beaucoup d’églises. Nous sommes dimanche et nous sommes entrés dans beaucoup d’entre elles, souvent il y avait un office, même l’après-midi. Richement décorées de dorures, d’or et de marbre, cela fait curieux dans un quartier pauvre. La messe est dite en portugais. Les fidèles sont agenouillés et répondent au curé selon le rite de l’église catholique. Personne ne critique le fait que nous entrions en touriste pour prendre des photos pendant l’office, sans flash bien sûr, question de correction.

 

 

Nous avons loué une petite auto, une Fiat Penda, pour aller visiter l’intérieur du pays. A Guimarães, une petite ville au Nord-est de Porto, nous découvrons un château en pierres de granit. Il fut offert, ainsi que tout le comté, par le roi de Castille à son gendre Henri de Bourgogne. Rien que ça !! Le soir après un bon souper, le beau-père dit au gendre, puisque tu as été si gentil avec ma fille et que tu as bien mangé ta soupe, tu sais le château tout là-bas dont je ne sais que faire, je te l’offre.

 

 

Il commence à se faire un peu tard, nous trouvons un hôtel où dormir à Fafe, rien de typiquement portugais, une chaîne internationale, mais ça ira bien. Nous sortons pour trouver un petit resto bien local et nous trouvons après avoir tournicoté dans tous les sens un petit truc qui nous paraît sympa. Effectivement grand-mère aux fourneaux, madame au service, monsieur qui fait des sourires, et les enfants qui mangent en même temps que nous. Oui mon bon Didier, nous avons mangé du bacalhau, et cette fois-ci c’était bien de la morue. Mais c’est que, en sortant il faisait noir, je ne reconnais plus grand-chose, je ne me souviens plus du tout de l’itinéraire entre l’hôtel et le resto, et nous ne retrouvons pas l’hôtel. Un groupe de personnes discute à un coin de rue, vu leur âge, je me dis qu’ils doivent bien parler français. Pari gagné. Le monsieur nous explique et finalement vient avec nous pour nous montrer le chemin. Bien sûr nous le ramenons, au grand soulagement de ses dames. Encore et toujours sympa ces Portugais

 

 

Nous reprenons la route le lendemain matin. La route serpente dans des montagnes peu élevées mais escarpées. Les pentes sont couvertes d’arbres variés, chênes, châtaigniers, eucalyptus, acacias, pins et beaucoup plus surprenant des sapins. Presque par hasard nous apercevons un château fort sur un énorme rocher. Nous y allons. Après une rude montée sur des pavés anciens, nous découvrons les restes d’un château fort en granit, complètement écroulé, sans beaucoup d’intérêt. Mais, tout au tour, un village apparemment resté comme il était à son époque. Toutes les maisons sont en grosses pierres de granit sombre, la ruelle particulièrement étroite. Et soudain, au moment où nous allions partir un vieux rentre chez lui avec son âne et un jeune veau. Nous nous croyons vraiment à une autre époque. Dans l’après-midi nous arrivons à Vila Real ou nous trouvons un château résidentiel demeure du comte de Mangualde. L’entrée est payante car cela permet au comte d’entretenir son château. Le pauvre vieux, il faut bien l’aider un peu. Passons sur ces appréciations douteuses, l’intérieur est splendide, des meubles raffinés du XVIIIème siècle. Nous avons de la chance notre guide parle français et connaît très bien son affaire. Paola, c’est son nom.

 

 

Ensuite nous traversons le vignoble de Porto. Les vignes sont juchées sur des pentes abruptes, des terrasses de deux mètres de large évitent à la terre de tout de redescendre pendant les fortes pluies. Nous voyons cela au coucher du soleil, vraiment impressionnant. Enfin nous arrivons à Lamego où j’avais promis à Didith un petit resto sympa, recommandé par le routard. Pas de pot, il est fermé. On en fait un autre, mais ce n’est absolument pas comparable.

 

 

Nous avions loué la voiture pour deux jours, partis lundi à 13h30 nous la ramenons mercredi à 13 heures après un joyeux périple de 500 km. Nous pensons maintenant au départ, cap sur Lisbonne, ce n’était pas prévu, ou sur Madère. J’ai trouvé une éolienne à acheter, qui sera livrée à Porto Santo, mais le couillon de fournisseur de m’envoie pas de RIB, je ne peux donc pas payer, donc pas commander, donc pas partir.

 

 

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