Delphinéa dans le vent des CaraÎbes
La Havane 1
devieilles loco américaines et allemandes |
De retour à Cienfuegos
De retour au bateau, Christiane, Marie2 et Michel nous disent vouloir visiter Vinales puis La Havane et repartir. Alors nous les laissons à leur périple, car nous ferons le même avec Nadie et Gilles qui arrivent dans une semaine. Au revoir, on se serre bien fort, nous avons beaucoup de souvenirs, nous en reparlerons cet été. Emotions, embrassades, …. Trois mois de vie commune avec Michel ne laissent pas indifférents.
Et puis nous revoilà Edith et moi en tête à tête, trois mois que cela ne nous était pas arrivés. Finalement ce n’est pas si désagréable que cela. Nous commençons à nous intégrer à la vie de la marina. Il est vrai quez nos amis Raphael et Eliane, Firmin et Annie y sont pour beaucoup. Raphael, nous aide vraiment beaucoup dans les quelques démarches administratives que nous devons faire pour la suite de notre séjour. Un jour, nous attendons le bus ensemble. Il se met à parler avec les cubains, les fait marrer. Deux cubains se moquent de mes chaussures ouvertes, et nous apprenons que l’un est cordonnier. Il réparera nos chaussures pour un prix dérisoire. Dans le bus ça continue, tous les cubains sont pliés de rire. Un vrai phénomène ce garçon. Eliane nous dit qu’il est toujours comme ça. Tant et si bien que nous ne nous quittons plus. Vraiment agréable ce type de rencontre. Comme disait Michel, c’est le bateau, c’est la mer, c’est le voyage. Il y a du bon, il y a du mauvais. Là c’est du bon, du très bon même.
La Havane
C’est maintenant au tour de Gilles et Nadie de nous retrouver. Nous louons les services d’un « taxi ». C’est la première fois que nous allons à l’intérieur de Cuba. Entre Cienfuegos et La Havane, une grande plaine. Au bord de la route, nous doublons et croisons des cavaliers, droits sur leurs petits chevaux. Grosse surprise sur l’autoroute où nous voyons des cavaliers, des voitures à cheval, des tracteurs, des vélos. A chaque passage de pont, des autostoppeurs attendent qu’une voiture les prenne. Ca et là on aperçoit des outils laissés depuis la fin de construction de l’autoroute, de gros cylindres hérissés de picots. Des chemins de terre débouchent directement sur l’autoroute. Pas étonnant qu’on y voie des tracteurs. Même que sur l’un d’eux on voit une charrette tirée par deux bœufs, probablement qu’elle débouchera sur l’autoroute.
Dans la campagne des prés immenses où de grands troupeaux de bovins moitié vache moitié zébu paissent tranquillement. Nous apprenons que cette race croisée est particulièrement intéressante dans ce contexte climatique, car le zébu boit très peu (quand zai bu zai plus soif). De grandes quantités d’aigrettes les accompagnent, à moins que ce soit des pique-bœufs. De très grands espaces non cultivés sont couverts de broussailles. Parfois un équipement industriel finit de se faire bouffer par la rouille. Presqu’à chaque fois qu’un grand mur est disponible, une peinture du Tché l’orne avec à l’appui un slogan prônant les mérites du socialisme cubain et de sa révolution.
Lorsque nous approchons de La Havane, sur le terre-plein central nous voyons des mecs qui, à l’approche des voitures, se positionnent en plein milieu de la piste de gauche pour nous montrer des boîtes de faux cigares qu’ils tentent de vendre.
Nous entrons dans La Havane, c’est une grande ville, salle dans sa banlieue, à peu près propre au centre, mais délabrée, sauf quelques bâtiments prestigieux. Nous trouvons avec difficulté la « Casa particulares » que nous avions réservée. Les loueurs n’ont pas enregistré notre réservation. Tant mieux car ça ne nous plait pas. Notre chauffeur connaît une bonne adresse, nous y allons, c’est loin du grand luxe, mais c’est propre. C’est là que nous logerons. Le chauffeur nous quitte, rendez-vous dans trois jours à midi. Après notre installation, nous sortons, au premier coin de rue, une surprise. Derrière une palissade, un ramassis de vieilles locomotives. Certaines sont déjà rénovées. Les plus vieilles, allemandes de 1873, les plus récentes, américaines de 1922.
L’avion de Gilles et Nadie a plus d’une demi-heure d’avance. Ce sont eux qui nous attendent. Après installation dans le logement, nous partons baguenauder dans cette grande capitale. Notre logeuse nous indique un restaurant sympa. Nous traversons « china town » fréquenté essentiellement par des noirs, aucun asiatique. C’est sale, nous devons faire attention où nous mettons les pieds. Nous ne nous sentons pas en grande sécurité. Nous trouvons le resto, nous convenons de revenir un peu plus tard. Après un petit détour pour aller voir la mer, nous y retournons. Carte, choix, chose étrange, je me trouve être le linguiste avec deux mots d’espagnol et cinq mots d’anglais. Commande, nous mangeons, c’est bon, nous sommes contents. A la fin du repas le garçon nous apporte la note, elle me paraît un peu élevée et je réclame le détail de la note. Le garçon, après consultation du responsable, nous dit qu’il s’est trompé de dix CUC, mais sans nous en donner le détail. Gilles prend la carte, puis nous faisons nous-mêmes le détail de la note, finalement c’est 36 CUC au lieu de 60 !!!! Pendant notre séjour de deux jours à La Havane, ce sera à chaque fois pareil. Nous ne nous laisserons pas faire.
Un matin en sortant de notre habitation, nous voyons le barbier, sur le trottoir d’en face, raser son client directement dans la rue. Le lendemain ce sera une coupe de cheveux pour un autre client.
Deux jours de visite. De beaux bâtiments, certes, mais mal entretenus. Et c’est une grande ville. Beaucoup de monde, beaucoup trop à mon goût. Plein de touristes. Quelques curiosités. Deux boîtes aux lettres anciennes, où on met le courrier dans la gueule d’un lion sur un mur. Rien n’indique l’utilité de cette gueule grande ouverte. Les vieilles vues sont étroites bordées de petits immeubles mal entretenus, parfois des étais traversent la rue en haut des immeubles, l’un supportant l’autre. Au coin d’une rue une pharmacie datant d’une autre époque. Les étagères sont pleines de vieux pots, un squelette humain jouxte un épurateur d’eau. C’est une curiosité que certains touristes visitent.
La cathédrale, construite par les jésuites au 18ème siècle, belle, baroque, intérieur sobre. Sur la grande place, toujours des pavés bien sûr, des filles en tenue folklorique, une dame tout en blanc assise sous un parasol sans doute une diseuse de bonne aventure. Nous cherchions le musée Napoléon dans le quartier universitaire, dans une petite rue, une Ford 28 bleue superbe est garée. A l’intérieur une dame attend son mari, nous prenons une photo, elle se cache pour ne pas gâcher la photo, j’aurais préféré la voir.
Commentaires textes : Écrire
La Havanne 2
la cathédrale |
Le deuxième jour nous visitons les extérieurs. La place de la révolution. C’est moderne, une grande tour de cent mètres de haut, sans doute construite par les russes. On doit laisser son sac pour pouvoir y monter. Evidemment je refuse, mes petits camarades monteront seuls, où plus exactement je resterai seul en bas à les attendre. Le pied de la tour peut accueillir un million de personnes. C’est là que le Fidel fit son discours fleuve de six heures. Autour du haut de la tour, plein de charognards ressemblant à des vautours en plus petits, tournent sans s’arrêter. Serait-ce un symbole de la décrépitude du régime cubain et des Castro ? Retour à la casa, nuit tranquille.
vinales
une rue propre fleurie |
Vinales
Le lendemain notre chauffeur est à l’heure, nous partons pour Vinales. Nous sommes cinq dans sa voiture, c’est une Peugeot 405, tout va bien. Notre casa est réservée, donc pas de souci. Deux cents km d’autoroute et de route, le chauffeur est prudent, c’est un plaisir. Nous trouvons Nyurka et Juan-Carlos. Très bon accueil, chaleureux, pour chacun un verre de jus de fruit bien frais, nous parlons de Michel et de ses filles, Nyurka s’empresse de nous dire qu’ils lui ont offert, avant de partir, une jolie paire de chaussures et un petit vêtement, que des clients Anglais leur ont installé un ordi utilisé par les enfants. Un appel du pied ? Nous n’avons pas encore installé nos valises qu’un fils de la maison nous propose une promenade à cheval. Nous acceptons, départ le lendemain à neuf heures. Il y aura avec nous une grande Hollandaise.
Après installation, nous allons faire un tour en ville. Là tout est propre, les maisons sont récentes et colorées, ça change. Dans la rue principale nous apercevons une église, nous y allons. Sur la place je cherche le meilleur angle pour faire une photo, quand j’entends « je ne suis pas d’accord ». Surpris je me retourne, c’est Firmin avec sa petite Annie et Raphael avec Eliane. Surprise, surprise. Vous zici, quel heureux zasard, ze vous croyais zau zoo. Retrouvailles, discussions, nous convenons de dîner ensemble le lendemain soir. Sympa ces situations. Nous nous fixons rendez-vous au coin d’une rue pour sept heures. Ce soir nous irons diner chez Nyurka et Juan-Carlos. Après un copieux apéritif, c’est le meilleur mojito que nous aurons bu, porc préparation maison. Délicieux, trop copieux, bien que nous n’ayons pas mangé le midi, nous n’arriverons pas à finir. Nyurka nous demande ce que nous faisons le lendemain soir, insiste un peu pour que nous dinions chez elle, mais nous lui disons que nous serons avec nos amis, et que ce sont eux les organisateurs de cette soirée.
A neuf heures et demie le lendemain, notre petit groupe est assis chacun sur son cheval. Pour certains c’est presque la première fois. Les chevaux sont maigres et petits, si j’avais pu allonger les étriers, mes pieds auraient sans doute touché terre. Enfin nous partons. Pas question de faire du grand galop, c’est le pas. Le cheval de Didith ne veut pas avancer, le mien veut dépasser tout le monde. Cavaliers occasionnels, nous avons tous l’air de sacs de patates posés sur le dos des chevaux. Une ballade de cinq heures avec un arrêt dans une ferme à tabac. Nous apprenons comme se cultive le tabac :
L’état donne des plans que le paysan replante. Arrivé à maturité, le plan est coupé, les feuilles sont enlevées, les meilleures sont celles du haut, elles seront pour les Cohiba, trois mois de séchage suspendues à cheval sur de longues perches, puis, léger arrosage avec de l’eau du miel et parfois du citron. Ensuite cinq mois de fermentation. L’état a alors neuf mois pour venir les chercher pour les emmener dans une fabrique. Chaque paysan peut garder dix à vingt pour cent de la récolte pour sa consommation personnelle. En fait il les vend directement.
Dans la campagne nous voyons les paysans travailler la terre. Rien d’extraordinaire, c’est comme chez nous, mais il y a cent ans. L’homme maintient sa charrue, un soc, tirée par deux bœufs.
Commentaires textes : Écrire
vinales suite
une ferme |
La ballade se termine, nous rentrons chez Nyurka, nous recevons aussitôt un verre de jus de fruit bien frais, ça fait du bien. Partie de domino avec Juan-Carlos. Cette partie aura des conséquences puisqu’elle nous met en retard pour notre rendez-vous de sept heures. Au coin de la rue, nous ne trouvons personne. Les filles restent au coin prévu, Gilles part d’un côté, moi d’un autre. Quand je retourne bredouille, je croise des Français qui me disent ironiquement de ne pas m’inquiéter, l’apéro est prêt !!! Effectivement Gilles a trouvé nos amis, qui étaient retournés dans leur casa après un quart d’heure d’attente et c’est là qu’ils avaient prévu nous faire manger. Nous apprenons alors que, dans la journée, Nyurka était venue parler avec Juanito, le patron de la casa de nos amis, et qu’il aurait des ennuis s’il recevait huit personnes pour le repas car il n’a pas l’autorisation pour préparer autant de repas. Nous sommes scandalisés par cette démarche. Comme quoi, il n’y a pas qu’en Suisse où la délation est un sport national. Nous promettons évidemment de ne rien raconter à Nyurka. Super dîner en tout cas. Huit Français autour d’une table copieuse, ça fait du bruit.
Nous rentrons un peu tard. Le lendemain, au petit dej, aucune question de la part de nos hôtes. Ça y en a pas normal. Cette journée là, nous prenons un bus ayant un circuit touristique, tu payes ton parcours complet, tu descends où tu veux et tu remontes où tu veux. Sachant qu’un tour prend une heure, tu t’organises en fonction de ce que tu veux faire. Pour notre part nous aurons fait un tour et demi et trois arrêts d’une heure.
Un site remarquable. Sur un flanc de montagne, une gigantesque fresque, commandée par Fidel Castro, représentant l’évolution de l’homme à Cuba. Une colossale erreur toutefois, un épisode représente un dinosaure. Il n’y en a jamais eu à Cuba !!
Retour à Cienfuegos
Toutes les bonnes choses ont une fin. Après une nuit récupératrice, enfin pas pour Nadie et Gilles, car Gilles s’est chopé sans doute une « turista » et a souffert toute la nuit. Notre chauffeur, fidèle à son habitude, est à l’heure et nous partons dans sa 405 direction Cienfuegos que nous atteindrons six heures après. Retrouvailles avec Delphinéa, puis avec nos deux couples d’amis. Nous convenons de faire un bon petit repas à bord de Timoun, le catamaran de Raphael. Le lendemain ils partiront pour le Mexique, …. en avion. Mais le lendemain c’est le dimanche où le monde entier avance sa pendule d’une heure. Nous autres ne le savions pas, le taxi attend Raphael et Eliane depuis une heure, ils sont bien évidemment en retard. J’ose espérer qu’ils arriveront à temps pour l’avion.
La vie s’organise maintenant à la marina sans ces amis là. Edith, Nadie et Gilles louent aujourd’hui un taxi pour aller sur une plage. Moi je reste à bord pour écrire le livre de bord. Demain nous irons tous à Trinidad. Edith fera le guide pour Nadie et Gilles. Moi je m’occuperai de l’organisation de la récupération des fauteuils à bascule que nous avons achetés et fait finir lorsque nous y étions avec Christiane, Marie-Denise et Michel.
Commentaires textes : Écrire
trinidad 2ème fois
serions-nous au far west ? |
Trinidad 2ème fois
Voyage bien évidemment sans histoire, c’est un bus de la société Viazul, compagnie réservée en priorité aux touristes. Fabrication chinoise, air conditionné, espace, fauteuils confortables. Nous retrouvons Mariella et Lorenzo les tenanciers de la « casa particulares » où nous étions la première fois. Embrassades, présentations. Nous convenons de diner chez eux le soir, ils sont ravis bien sûr (mais debout, ben quoi, pas ravi au lit !!!). Nous faisons un semblant d’organisation, car nous devons partir le lendemain soir. Tout le monde veut m’accompagner chez le menuisier, alors en route.
Arrivés chez Pepe le menuisier, il n’est pas là, nous voyons deux fauteuils démontés, non vernis, sans la partie cannelée. Ce ne sont pas les fauteuils que nous avions vus. Alors nous disons à la dame qui nous a reçus, probablement la maman de Pepe, que le contrat n’est pas respecté. Ce n’est pas dans la culture cubaine de comprendre ce genre de choses. Nous convenons de nous revoir le lendemain après-midi, mais avec Pepe. Sur le chemin du retour, nous visitons une scierie. C’est dans le jardin d’un mec, deux personnes débitent de grosses planches en partant d’un tronc. Une lame de scie circulaire, une personne à chaque bout du tronc, l’un pousse, l’autre tire. La lame est trop courte, il faut repasser le tronc en lui faisant faire un demi-tour. Sécurité, aucune. Leurs mains et leurs bras passent à quelques centimètres de la lame.
Assise sur le bord du trottoir, une vieille dame épluche son ail sans même regarder ce qu’elle fait avec ses mains habituées à manipuler le couteau.
Le soir, chez Mariella, langoustes et crevettes, succulent. Vraiment une bonne adresse. Nous convenons avec Nadie et Gilles de nous séparer et de visiter chacun de notre côté, de nous retrouver en fin d’après-midi chez Mariella. Didith et moi profitons de voir un musée que nous avions raté à notre première visite. Une demeure coloniale dans laquelle le mobilier est resté intact. Richissime. Des vaisselles et objets de décorations en cristal et en porcelaine des grandes fabriques européennes, France, Allemagne, Angleterre, Italie. Vingt esclaves entretenaient la maison. Je ne parle pas de ceux qui étaient dans les champs à cultiver la canne à sucre.
Puis nous retournons chez Pepe. Là plein de monde dont un copain à lui qui fera l’interprète anglais-espagnol. Heureusement qu’il était là celui-là. Finalement nous trouverons un terrain d’entente, les fauteuils ont été vernis tôt le matin et le plateau pour s’asseoir est bien là. Le vernis n’est pas tout à fait sec. Nous lui demandons d’emmener tout cela au bus Viazul pour 18 heures, c’est alors qu’il sera payé. Il sera là à l’heure, tout est rentré dans l’ordre et nous partons pour Cienfuegos avec nos deux fauteuils à bascule. Mon dieu qu’ils sont lourds.
Commentaires textes : Écrire
Lire les commentaires textes
Trop bien tout ça.....
Bisous
Isa